ACCIDENTS TOXIQUES

Ces accidents sont dûs au fait que les gaz que nous respirons (ou que nous produisons) deviennent toxiques pour l'organisme à partir d'une certaine pression.

L'air que nous respirons est constitué de :

- 78 % d'azote (N2)
- 21 % d'oxygène (O2)
- 0,03 % de gaz carbonique (CO2)
- 0,97 % de gaz rares n'ayant pas d'influence
- en plongée (Argon, Néon, Hélium...).

Ces gaz peuvent tous devenir dangereux lorsque leurs pressions respectives atteignent une certaine valeur.

Les differents accidents toxiques

La Narcose : accident dû à l'azote

C'est la fameuse "ivresse des profondeurs". Cet accident intervient à partir d'une certaine profondeur (environ 40 mètres chez la plupart des plongeurs, plus bas chez les plongeurs habitué aux "profondes"). Cet accident n'est pas dangereux en soi mais peut entrainer des comportements extrèmement dangereux, voire suicidaires.

Symptômes :

"viscosité mentale": réactions ralenties,euphorie,diminution de l'attention et de la coordination,sensation de déséquilibre, perte de la sensation de haut et de bas.

Prévention :
Chaque plongeur doit connaitre ses limites en matière de profondeur. La narcose apparait progressivement et s'accentue avec la profondeur. Le plongeur doit être très vigilant dès qu'il atteint les 40 mètres. Une multiplication à deux chiffres en immersion est un bon moyen de savoir si l'on dispose encore de toutes ses facultés.

Conduite à tenir :
Le fait de remonter de quelques mètres fait disparaitre les symptômes de la narcose.
La remontée doit être immédiate dès les premiers symptômes.

L'hyperoxie : accident dû à l'oxygène

Tant que l'on plonge à l'air comprimé, cet accident est rare puisqu'il n'intervient que lorsque la pression partielle d'oxygène atteint 1,6 bar, ce qui correspond à une profondeur de 70 mètres.
Or, faut-il le rappeler, la plongée en France est depuis peu limitée à 60 mètres (voir l'arrété du 22 juin 1998 réglementant la plongée subaquatique autonome à l'air).
L'hyperoxie est d'autant plus rare pour les plongeurs niveau 1, puisqu'ils ne doivent en aucun cas descendre à plus de 20 mètres de profondeur.
Cet accident peut néanmoins survenir lorsque l'on utilise des mélanges respiratoires suroxygénés. Par exemple, les plongeurs utilisant de l'oxygène pur au palier dans le but de réduire la durée de ceux-ci ne doivent en aucun cas descendre à plus de 6 mètres.
Dernier cas où l'hyperoxie peut survenir à des profondeurs raisonnables : les long séjours en immersion (plus de 3 heures) peuvent entrainer des inflamations pulmonaires. Malgré tout, ce genre de plongée est rarement effectuée en plongée loisir.

Intoxication par le gaz carbonique

L'air pur ne contient que 0,03 % de CO2, mais l'organisme en produit en permanence. Ce gaz est normalement éliminé par l'expiration. Lorsque la respiration est génée et que le pourcentage de CO2 atteint 2 %, les premiers troubles apparaissent.L'intoxication par le gaz carbonique provient soit d'une pollution de l'air dans la bouteille, soit d'une surproduction de ce gaz par l'organisme, à la suite d'un effort trop intense.

Symptômes :
S'ils interviennent de retour en surface, les symptômes sont des maux de tête, des nausées.S'ils interviennent en immersion, ils commencent par un essoufflement banal. Le rythme respiratoire s'accélère, provoquant une asphyxie progressive. Si le plongeur n'est pas rapidement assisté, il peut arracher son embout dans un reflexe de survie ; il inspire alors de l'eau et se noie.

Conduite à tenir :
Si les symptômes sont apparus en surface, placer la victime dans un endroit bien aéré et au besoin lui faire respirer de l'oxygène pur.
Dans le cas d'un essoufflement en plongée, le plongeur doit immédiatement arreter tout effort (palmage), prévenir son moniteur ou un camarade de palanquée.
Le plus important est de contrôler sa respiration en expirant à fond de manière à éliminer le CO2 excédentaire.

Le plongeur qui assiste la victime doit entamer la remontée le plus tôt possible tout en veillant au calme de cette dernière. Si elle ne retrouve pas son calme, le sauveteur doit maintenir l'embout en bouche, prévenant ainsi le risque de noyade.

Prévention :
Détendeur en parfait état, pureté de l'air contenu dans la bouteille, ne jamais plonger seul, ne pas palmer trop vite, éviter les efforts intenses en immersion, en cas de courant, ne pas hésiter à s'accrocher aux aspérités du terrain pour se reposer.